Sincever

Avril 2002. Voilà c’était fait, après démission de nos emplois respectifs à Montpellier, nous te disions au revoir, chère France, pour notre déménagement au Québec du haut de notre vingtaine bien entamée. Nous arrivions à Montréal avec notre résidence permanente en poche et des étoiles plein les yeux. Ce qui me reste en tête encore aujourd’hui, c’est notre première épicerie. Ça n’a l’air de rien comme ça mais c’est très culturel : les prix affichés n’inclus pas les taxes… On ne reconnait pas les marques et on ne sait pas encore lesquelles sont les meilleures ou populaires. Les produits phares ne sont pas les mêmes qu’en France. Bref, on fait le tour de l’épicerie et notre chariot est pratiquement vide. On se regarde confus! Puis on s’habitue petit à petit.

Merci François

Nous serons toujours reconnaissant envers notre ami (virtuel à l’époque) François, qui a tout de suite su démontrer que le Québécois est le plus gentil au monde 😉

François a su nous transmettre son amour pour son pays (le Québec, pas le Canada!) et pourtant, à son tour il l’a quitté pour allez vivre son aventure en Chine. Je vous invite à découvrir son histoire sur sa chaine YouTube.

C’est lui qui nous a aidé à trouver et à visiter notre premier logement proche du marché Jean-Talon, lorsque nous étions encore en France. Et c’est encore lui qui est venu nous chercher à l’aéroport pour nous y emmener. Sur le chemin, nous ne comprenions pas pourquoi il nous montrait la SAQ (c’est pour acheter votre vin!). En tant que Français, notre réputation était faite mais manque de pot, nous faisons partie des quelques Français qui ne boivent qu’occasionnellement de l’alcool. De plus, nous ne connaissions pas encore la règlementation par la société d’État du commerce de l’alcool au Québec et dans ses provinces voisines. C’est d’ailleurs un sujet qui refait régulièrement surface dans les débats politiques du Canada et des Québécois mais c’est un tout autre sujet…

Le travail

Une fois installée, j’ai pu trouver du travail très vite grâce aux contacts de François et mon mari Cédric a pu continuer à travailler dans sa compagnie Française en télé-travail. J’ai cumulé différents emplois tout en montant des projets persos à côté. J’ai eu la chance d’entrer dans de toute petites entreprises qui ont su prendre de l’ampleur par la suite. Quelle fierté d’avoir pu participer à l’évolution de ces entreprises.

La famille s’agrandit de loin

1 an et demi après notre installation, notre fils unique Kevan se joint dans la famille pour poursuivre cette aventure à 3! Je crois que le plus difficile pour une famille expatriée, c’est de priver son fils à sa famille. Nous savions déjà vivre loin de notre famille et de nos amis. Avant de quitter la France, nous avions déménagé dans le sud, loin de tous. Et là, tout était à refaire, reconstruire.

Le Québécois

Comme je l’évoquais plus haut avec François, le Québécois est très gentil, c’est vrai et le tutoiement d’emblée donne un effet de rapprochement social très rapide. Mais l’amitié n’est pas chose facile à trouver pour de nouveaux arrivants français et cela peut devenir assez déroutant. Au delà du premier abord relationnel direct et souvent chaleureux des Québécois, le suivi par la suite est plutôt difficile à comprendre pour le Français. Ce n’est pas parce que nous passons un bon moment de qualité lors d’une soirée avec un(e) Québécois(e) que le lien est tissé. C’est très différent quand on est habitué au Français difficile d’approche au départ mais où le lien se fait vite par la suite. Du coup, bien malgré nous, nous nous sommes faits plus d’amis Français que Québécois. Drôle de situation, non?

La vie au Québec

Puis, 5 ans après notre arrivée, nous sommes devenus citoyens canadiens. On peut dire que l’on comprend vite pourquoi la qualité de vie au Québec fait rêver le monde entier! La première que je souhaite partager ici est liée à un très faible taux de criminalité. À Montréal, le sentiment d’insécurité est limité à quelques quartiers que je n’ai pas visité ou bien que je n’ai même pas remarqué. Les crimes les plus courants sont les cambriolages et les vols de vélo (Kevan en a fait les frais avec son premier vélo décathlon!). Dans ma banlieue Française, je me souviens d’avoir passé mon adolescence en regardant mes pieds pour ne pas croiser le regard de certains passants afin d’éviter les ennuis 😉

Ensuite, ce sont les grands espaces du Québec qui sont assez impressionnants pour un Français qui arrive et qui découvre toute cette belle nature. Maintenant, lorsque je retourne en France pour voir ma famille, j’étouffe par rapport aux petites pièces de la maison familiale… Évidemment, c’est une question d’endroit où j’ai habité en France… Je me souviens encore de ma soeur qui ne comprenait pas ce que j’essayais d’évoquer. Maintenant qu’elle a quitté Paris et sa région pour la campagne, elle m’a avouée : j’ai compris ce que tu me disais ! En fait, il faut le vivre pour comprendre.

La scolarité de Kevan est un point à souligner, je pense. Nous avons été très chanceux avec les écoles et enseignant(e)s qu’il a fréquenté(e)s. Je ne suis pas sûr qu’il aurait vécu la même chose en France mais je ne sais trop comment l’expliquer. Disons que, si je compare avec mes études et avec ce que j’ai pu entendre de mes amis enseignants que j’ai encore maintenant en France, je pense que l’intimidation, même si elle est présente au Québec, elle est beaucoup plus intense en France surtout en banlieue parisienne.

Petit aperçu du coût de la vie à Montréal

Billet de métro = 3,75$ au 1er juillet 2023
Ticket de cinéma = 13,50$
Baguette de pain = 2,99$
Forfait mensuel Internet-cableTV = 100$
Forfait mensuel téléphone cellulaire = entre 40$ et 50$
Épicerie hebdomadaire pour 3 = entre 150$ et 250$
(évidemment cela varie d'une famille à l'autre)
Loyer mensuel moyen d'un 4 1/2 (2 chambres) à Montréal = 1 300$
(jusqu'à 2000 $ dans le centre-ville)
Taux d'imposition sur le revenu prélevé à la source
(pris directement sur la paye) : 40% en moyenne!

Featured

---